Ersa, Destination surf trip !

27 novembre 2019 | Récits de voyage

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On the road

De quoi nous allons parler ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet je vous propose ce petit billet suite au premier article. L’objectif est de situer le lecteur dans le voyage. Un voyage qui n’est pas simplement un voyage ni d’ailleurs un surf trip à part entière. Après plusieurs années loin des vagues (lire notre premier article) je suis à nouveau sur les routes. Les objectifs sont multiples : nouvelles rencontres d’abord mais aussi nouvelles découvertes de façon générale. Prendre l’air c’est bien mais prendre l’air et y donner du sens c’est mieux !

Surf and waves

Bien sûr on va parler surf et vague. Dès que je serai au bord de l’océan. Pour le moment je vous écris d’un petit sommet au-dessus de la mer dans le sud de l’Espagne pas très loin d’Algésiras. Une zone adéquate pour s’entraîner grâce au VTT. On parlera des spots sur lesquels j’irai surfer, parfois connus parfois beaucoup moins puisque j’irai sans cesse à la recherche de swell moins connus. On parlera surf camp où je passerai et des planches utilisées. Partenaires de 360° Travel bien sûr mais d’autres aussi où j’ai prévu d’y passer pour différentes raisons. La photographie, l’écriture ou simplement comme moniteur. Cela nous permettra évidemment de parler des rencontres avec les surfeurs et plus globalement avec les personnes issues du surf local des différents pays. J’irai notamment voir Youssef Zerad à Casablanca pour parler surf et préparation mentale mais aussi du surf au Maroc en général.

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Un petit tour dans le désert

Sur les pistes

Trajectoire

Lorsque tu te jettes à l’eau tu sais précisément pourquoi tu te places à cet endroit pour monter au pic. Tu as étudié le terrain, regardé dix fois les prévisions et analysé déjà un bon moment le spot. Tu connais approximativement la taille des vagues et la période du jour. Pourtant c’est lorsque tu es dans l’eau et que tu arrives au pic que tu prends la réelle mesure de la session que tu vas vivre. Puis une fois au line-up tu t’élances sur une vague par choix et tu surfes afin d’avoir la meilleure trajectoire possible pour tenir le plus longtemps et exploiter tout son potentiel. Mais tu n’en sais pas plus. Tu dois sentir l’océan, lire la vague et voir comment faire. C’est un moment de pur bonheur pour un surfeur ce moment où tu glisses sur un élément en mouvement. Un instant.

La vie pour une fois se vit là tout de suite sans réfléchir en écoutant son corps et l’élément qui se trouve sous nos pieds. Une éducation somatique trop souvent oubliée. Un instant si rapide, si pur. C’est un peu comme ça que ce voyage est tracé. Vivre l’instant présent. Ressentir la grandeur des sensations mais plus important encore prendre le temps de les écouter. Puis se laisser partir à droite ou à gauche.
J’ai simplement fait comme ce surfeur avant d’aller surfer. J’ai établi des prévisions et analysé le terrain. Je me laisserai ensuite guider par les rencontres, les opportunités.

Avant toute chose, j’ai donc traversé l’Espagne par les Pyrénées puis l’Andalousie. Une très bonne façon de prendre le temps de s’entraîner à travers les Sierras. Une bonne façon de s’enrichir de cette région Andalouse si douce comme anticipatrice de bonheur à suivre.

Afin de ne rien négliger dans ma préparation et dans le choix du voyage, je traverserai le Maroc par l’Atlas, le désert et les montagnes notamment avec l’ascension du mont Toubkal. Une manière de partir du désert, passer par les montagnes pour descendre vers l’océan. Une manière de s’entraîner mais aussi de faire des rencontres que je vous présenterai au fur et à mesure. L’essentiel est de se laisser porter par cette sensation enivrante du voyage et ses rencontres. Mais le leitmotiv est clair : traverser des espaces de natures et accomplir des épreuves physiques et humaines. Cela veut dire aussi traverser des lieux, des zones où des alternatives voient le jour. Voilà la trajectoire.

Nomade game

Une fois l’océan atteint direction plein sud dans le Sahara occidental. Il ne restera plus qu’à suivre les côtes de l’Atlantique au moins jusqu'à l’Espagne en passant donc par le Portugal.

La suite, comment la prévoir. Je ne sais jamais où je finis par poser ma planche. Je ne sais pas combien de temps cela prendra mais je suis sûr de prendre le temps de prendre ce qui doit d’être pris.

Comment réaliser cette route ?

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Bien là ce fût LA question ! Comment ! Nous ne sommes jamais parfaits. Aujourd’hui le « surfake » (traduisez par surf industrie, ou surf sans culture) est loin du surf décrit dans certains merveilleux ouvrages qui n’arrêtent pas de faire du surf un point centrale entre l’humain et la nature. Le surf aujourd’hui a tendance à l’oublier. Surtout dans le monde de la compétition. On oublie l’humain pour la performance. On se moque de la nature pour l’argent ou l’addiction au plaisir. Troublant. J’en fais parfois partie ! Si par réaliser le surf trip parfait tu veux dire sans impact sur l’environnement : ne pars pas. J’ai pris l’avion pour voyager et surfer, le vélo, fais du stop, de la marche, utilisé les transports en commun. J’en passe. Cette fois, c’est en van aménagé que j’ai décidé d’y aller. Alors niveau écologie, on a vu mieux j’aurai pu rejoindre le Maroc à pied ou à vélo. Mais on voit toujours mieux. Lorsque les surfeurs de Lost in the Swell partent avec Gwalaz (un trimaran en biocomposite) dans les îles Salomon on ne parle pas de l’impact du transport ou encore lorsque Castera s’envole pour l’Alaska. Attention je suis un fan de nos bretons assez géniaux et de Damien Castera. Je dis simplement que le choix de faire des choses bien doit dépasser l’obligation d’être parfait. Si on inspire ce n’est déjà pas mal. Et eux m’inspirent beaucoup !

Alors j’ai choisi le van avec un VTT pour plus de liberté possible dans les déplacements. Côté énergie, un panneau solaire alimente la totalité des besoins. Un chargeur solaire pour les batteries est également dans le coffre. Quant à la batterie elle n’a pas été achetée neuve mais obtenue grâce au troc.

L’aménagement a été réalisé avec une isolation à base de coton recyclé made in France et du liège made in France. Le reste : du bois récupéré. De la récup, beaucoup de récup et des coups de mains des ami(e)s notamment de Brendan Norman un autre ambassadeur 360° Surf ! L’objectif étant de ne rien acheter neuf et d’utiliser au maximum du troc et des matériaux écologiques.

Côté alimentation il est facile de remplir les réservoirs d’eau (enfin ça dépend où…). Pour la nourriture, il a fallu faire beaucoup de récupération. On a récupéré de tout, céréales, légumineuses, miel, confiture et j’en passe. Le reste fût acheté en vrac à l’épicerie Ô Grain et à Mesure. Là encore l’objectif fût de partir avec des stocks de nourriture peu voire pas périssables, biologiques, au maximum local et en vrac (soit sans emballage).

Inside

Sur la route il n’y a plus qu’à acheter fruits, légumes, pain et parfois quelques extras (faut pas abuser).

L’avantage du van est d’avancer à la vitesse où l’on veut et vivre cette expérience nomade de liberté. Puis cela me permettra pour une fois d’aller explorer les contrées non loin de chez moi. Je suis parti surfer au Chili, au Brésil, en Indonésie, au Costa Rica, en Nouvelle Zélande, aux quatre coins du monde mais au final je connais si mal les vagues et les gens si proches de moi.

Même si je connais déjà le Maroc, le Portugal et l’Espagne, je me suis dit qu’avant de repartir plus loin il serait temps d’aller explorer ces contrées. Trouver de nouvelles vagues et de nouvelles paroles pour s’inspirer à porter de van. Voilà comment est née cette aventure. Ça sera donc une aventure digne de liberté et de rencontre pour cette rubrique !

D’ailleurs pourquoi Ersa comme nom de rubrique ?

Même si on en a parlé dans le premier article, Ersa signifie vague, onde en occitan. Vivant de la culture surf et étant inspiré des cultures occitanes, j’aime bien ce mot. Une vague se crée souvent suite à une tempête. Les éléments se déchaînent et forment des multitudes d’ondes désordonnées parfois destructrices.

Puis avec le temps et la distance parcourus, elles s’organisent pour devenir une houle. Lorsque les éléments coïncident, cette houle, ces ondes, peuvent devenir magiques. À regarder, à surfer. Elles arrivent quelque part et viennent déverser leurs énergies pour le plus grand plaisir de certains avant de disparaître.

Je trouve ce mot adéquat avec une certaine vision de la vie. Une vision que j’affectionne particulièrement. Tu t’enrichies d’énergies et parfois c’est bien plus compliqué car on souffre et on traverse des turbulences assez dingues. Mais avec le temps et le chemin que l’on parcourt parfois on arrive à réussir de grandes et merveilleuses choses quelque part avant de repartir s’enrichir d’énergies et ainsi de suite.

Et le sens dans tout ça ?

Voilà 23 ans que je surfe et malgré les quelques années d’arrêt à cause de ma blessure, on a comme la sensation à 360° Surf que j’ai des choses à raconter. Alors à travers cette nouvelle aventure c’est ça que je vais essayer de faire. Je me lance dans l’écriture de nouvelles choses et je verrai bien ce qu’il en sort. Notamment des articles pour cette rubrique.

Mais avant tout, écrire me permet de projeter l’image du monde qu’il y a en moi. Durant ces 23 ans j’ai aussi fait d’autres choses qui aujourd’hui se lient intimement au voyage et au surf. Un parcours militant parfois, engagé pour des valeurs d’éco-participation, d’écologie toujours à la recherche d’une alternative pour notre monde capitalisant. Mais surtout toujours en soutien à celle-ci. Passionné d’auto-gestion, de participation, je fais partie d’une coopérative nommé EPIPOP avec qui on tente d’expérimenter des projets alternatifs.

Voilà 10 ans que je suis diplômé comme éducateur sportif et directeur de séjour pour mineur, 5 ans que je suis préparateur mental dans le sport et 8 ans que je suis moniteur de surf à l’étranger. Pourtant aujourd’hui je pense que l’on oublié beaucoup de chose. J’ai oublié beaucoup de choses. On a oublié que dans le sport il y avait l’humain. Nous parlerons donc d’engagement écologique, humain.

Mais nous parlerons aussi d’un nouveau regard sur le surf. Un regard croisé entre l’apprentissage de cette passion, la préparation mentale et l’éducation somatique. Un regard pour tout passionné mais aussi pour les athlètes trop souvent touchés par des maux physiques et mentaux. Pour ça je me dois de remercier ma rencontre avec Xavier Lainé et la méthode Feldenkreis aujourd’hui inexistante (ou presque) dans le milieu du surf. Une méthode m’ayant apporté beaucoup et m’ayant permis aujourd’hui de réfléchir à élaborer une nouvelle méthode, un nouveau regard dans l’apprentissage technique et mental dans le surf.

Un regard qui sans prétention me semble trop important pour ne pas en parler. Un regard qui pourrait bien changer le lien entre le surf et le surfeur ! On en reparlera… Aloha !

 

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