Surf en eau froide… L’Alaska avec Damien Castera

08 février 2016 | Amérique du Nord

Troquez votre maillot de bain pour une bonne combinaison et direction les eaux froides de l’Alaska, de l’État de New York, de l’Écosse... Quelle idée me direz-vous ? Et bien vous pourrez y admirer des paysages hors du commun et participer à une expérience inoubliable. Aujourd’hui, le freesurfeur d’Anglet, Damien Castera, nous emmène en Alaska où il a pu profiter des vagues en compagnie du snowboardeur Mathieu Crepel pour leur documentaire Odisea.

360° Surf : Tu viens de sortir un magnifique film sur ton trip en Alaska avec le snowboardeur Mathieu Crepel, peux-tu nous raconter votre voyage ?

Damien Castera : Nous avons relié les sommets enneigés de glacier Bay, en Alaska, à l’océan Pacifique. Une aventure sur la piste de l’eau, du flocon à la vague. Cela nous a pris 5 semaines.

Pourquoi avoir choisi l’Alaska ?

L’Alaska est une destination sauvage et très préservée de l’empreinte de l’homme. Elle réunit également les plus belles montagnes du monde et des vagues vierges de présence humaine, tout ce qui nous fallait pour l’aventure.

Comment as-tu appréhendé ton voyage ? Comme l’as-tu organisé ?

Nous avons travaillé sur le projet presque 2 ans. C’est surtout la préparation du film et les financements qui prennent du temps. Au niveau de la logistique, c’était assez compliqué car il fallait acheminer le matériel de montagne, de rivière et d’océan, avec les différentes planches… Il fallait également être prêt aux imprévus, ours, tempêtes… En Alaska ils sont monnaie courante.

5 semaines, ce n’est pas trop long ? Y a-t-il eu des moments difficiles à traverser ?

Tout s’est bien passé, on a eu un super temps en montagne et en rivière, des bonnes conditions pour réaliser de superbes images. L’ambiance du groupe était au beau fixe. Puis sur la côte, ça s’est gâté avec deux semaines de mauvais temps. L’attente a été longue mais cela nous a permis de rencontrer les membres Amérindiens de la communauté Tlingits, avec qui nous avons partagé de magnifiques moments de vie.

Pourquoi avoir choisi de partager l’expérience avec Mathieu Crepel ? `

Car Mathieu a cette faculté d’être surfeur et snowboardeur. C’est quelqu’un d’enthousiaste et de curieux, toujours motivé. Un vrai bonheur de travailler avec lui pendant 2 ans et de réaliser cette aventure.

Quel est ton plus beau souvenir / frayeur ?

Les 6 nuits de camp de base sur le glacier avec en prime une aurore boréale. C’est quelque chose que je n’avais jamais fait et qui m’a particulièrement plu. Le calme, l’immensité, la beauté primitive de la nature. Quelle chance de vivre de tels moments. Petite frayeur avec les orques…

Parlons surf maintenant…

Quels ont été les spots que tu as surfés ? Quel a été ton spot de prédilection ?

Nous avons surfé des beachs breaks (spots de sable) mais également des spots de roches. Malheureusement, le spot de prédilection que j’avais découvert 2 ans auparavant n’a pas fonctionné. C’est une vague rare qui marche quand la houle atteint minimum 3 mètres. Les vagues rentrent alors dans la baie et s’enroule autour d’une langue de sable, donnant une vague fantastique qui déroule sur plusieurs centaines de mètres.

Quels ont été les conditions de surf pendant ton surftrip ?

Contrairement à mon premier voyage, nous avons eu des conditions de surf très difficiles, avec beaucoup de courant et des vagues compliquées à surfer. Beaucoup de vent et de pluie. Heureusement sur la fin de l’expédition, nous avons eu quelques bonnes sessions.

Peux-tu nous raconter un peu comment ça se passe au line-up ?

Quand on surfe en Alaska il faut composer avec l’environnement : beaucoup de phoques, des loutres, des lions de mer, des orques et des requins que l’on préfèrent ne pas voir. C’est assez angoissant. Les lions de mer sont très souvent hostiles à notre venue et nous chassent de l’eau. Quant aux orques, il n’est pas rare d’en apercevoir au loin, lorsqu’ils se rapprochent, on sort de l’eau.

Quel est ton équipement pour une expédition en eau froide ?

J’utilise les combinaisons d’O’neill 5/4 mm, gants, chaussons, cagoule.

Comment se passe la sortie de l’eau lors d’une session en eau froide ?

Le problème dans une expédition comme celle-là, c’est que ça prend du temps de se réchauffer. Il faut repartir jusqu’au camp, allumer le feu, et lorsqu’il pleut cela peut être long. Une fois le feu allumé, c’est un véritable moment de bonheur. Je crois que j’aime avoir froid pour le bonheur de me réchauffer ;)

Quelle est la différence entre un surftrip en eau froide et en eau chaude ?

Indéniablement le monde dans l’eau. Les gens appréhendent beaucoup le froid, le fait de surfer en combinaison. Sinon, c’est une logistique différente. Matériel spécifique, il faut un endroit pour se réchauffer et patienter en attendant les vagues.

En dehors du surf (et du snow) qu’as-tu fait en Alaska ? As-tu des bons plans à partager avec nous ?

La pêche est l’autre grande activité. Les rivières d’Alaska sont remplies de poissons : ombres arctiques, dolly varden, saumons. C’est le paradis des pêcheurs en eau douce. Il faut prendre certaines mesures pour ne pas attirer les ours, comme faire les filets de poissons au bord de l’eau et ne ramener au campement juste ce que l’on mange.

Aimerais-tu retourner surfer en Alaska ?

J’en suis à mon deuxième voyage et certainement pas le dernier. L’Alaska a un potentiel énorme, des milliers de kilomètres de côtes. C’est un pays où je me sens vraiment bien.

Quel sera ton prochain trip ? Pourquoi ?

J’espère repartir au Chili avec Mathieu Crepel à l’automne prochain pour l’épisode 2 d’Odisea. Toujours sur le même principe de suivre le cheminement de l’eau et de rencontrer des gens qui vivent autour de cet élément fondamental.

En un mot comment résumerais-tu ton expérience ? Quel(s) conseil(s) donnerais-tu as un futur globetrotter ?

Il faut être curieux et motivé. Le plus dur c’est de se lancer, une fois sur la route, l’aventure nous guide elle même.

Un dernier mot ?

Pour ceux que ça intéresse, l’association du Flocon à la Vague se mobilise tout au long de l’année en organisant des évènements et des conférences de sensibilisation aux problématiques de l’eau. Retrouvez toutes les infos sur : http://www.dufloconalavague.org

YouTube vidéo

« Odisea est un documentaire de 52 minutes retraçant les aventures du free surfeur Damien Castera et du snowboardeur professionnel Mathieu Crépel au travers d’une expédition au fil l’eau, des montagnes à l’océan. Ensemble, ils s’embarquent dans l’aventure Odisea, une expédition de cinq semaines comprenant la descente des glaciers en snowboard, du packraft sur les premières fontes de neige, du canoë dans les rivières boréales et du surf au royaume des baleines à bosses. Une célébration poétique du cheminement de l’eau, depuis les neiges éternelles jusqu’aux vagues du Pacifique. »

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